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► Les épiceries ont-elles réponse à tout ? Projets et difficultés de l’insertion sociale

De l’aide alimentaire à l’insertion sociale : Graine d’I.D. - Insertion, développement

Intervenants : Gérard VAUGELADE, Directeur et Anne ALLETRUl, Animatrice
L'association intervient sur 4 axes pour une réponse à des besoins fondamentaux : jardin, cuisine, Epicerie Solidaire, lingerie. Il y a des thèmes périphériques afin de mieux répondre aux besoins des gens : santé et bien être, jardin, alimentation, culture, divers.
L’approvisionnement se fait avec la Banque Alimentaire, l'A.N.D.E.S et des achats complémentaires.
Le fonctionnement repose sur différentes personnes : personnes en insertion d’un chantier, cinq salariés, membres actifs, adhérents aux services, bénévoles. Les personnes peuvent passer d’un statut à un autre au fur et à mesure de l'évolution. Chacun essaie d’être attentif au lien avec les autres : « Le but n’est pas de faire tout mais de faire avec les autres »
Au niveau financier, les flux économiques sont souvent minimisés. Mais les ressources peuvent être marchandes même si les ventes se font à de tous petits prix. Elles peuvent être monétaires et non marchandes.
On est dans le cadre de l’économie plurielle à dons/contre-dons.
Il faut prendre en compte plusieurs facteurs : la redistribution (Etat), la réciprocité nécessaire pour ne pas tomber dans l’assistanat et le retour de la dette (intérêt de la participation dans une épicerie afin de ne pas placer la personne en situation d’infériorité).
Comment permettre cette réciprocité de façon multilatérale ?
Les S.I.C. en sont une illustration. Cela passe également par la possibilité de participer à un collège (CA…). Il faut donner un espace à la personne qui pourra rendre ce qu’on lui a donné dans le temps : ce qu’elle veut quand elle veut. Cela permet de respecter son autonomie. 
Importance du lien social
Sans réseau, on reste dans un processus d’isolement et même si on favorise de tous petits réseaux sociaux c’est intéressant pour aider les personnes à sortir de leur processus d’isolement (pour aller à la bibliothèque par ex).
Insertion économique
1.     Enjeux : Il faut réussir à agir sur les freins d’accès à l’insertion professionnelle, sur les différents facteurs qui freinent l’accès à l’emploi (enfant, transports…)
2.     Comment transformer le travail pour qu’il soit adapté aux contraintes et capacités d’un groupement de personnes ? L'
idée est de centrer la réflexion non pas sur l’individu mais sur un groupe de personnes confrontées aux problématiques similaires !
3.     L’aide à l’auto-entreprenariat est une piste également intéressante.


Favoriser l’accès à la culture : Culture du Cœur « Sortir pour s’en sortir »

Intervenante : Flora CHARPENET
L’Association a été créée en 1998 afin de favoriser la lutte contre les exclusions.
La culture, comme outil d’insertion
Le but est de faciliter l’accès à la culture pour tous. Il y a de nombreuses barrières : symboliques, sociologiques, sociales et économiques. L'association oeuvre à la mise en lien des professionnels du monde culturel et du monde social, en développant différents domaines : culture, sport, loisirs.
Des partenariats avec des structures culturelles et sportives permettent d'obtenir des invitations gratuites offertes, avec une proposition d’offres sur toute la France mais ce n’est pas suffisant.
Les publics concernés par l'action de l'association sont les personnes en difficulté et les relais sociaux (ex : partenariat en place avec 3 Epiceries Solidaires en Ile-de-France).
Comment faire pour monter un partenariat avec Culture du Cœur ?
Il faut un projet cohérent qui respecte la charte déontologique. L’action ne doit pas être une simple billetterie gratuite : le projet doit s’inscrire dans une aide à l’insertion. Culture du Coeur peut aider l'épicerie à écrire son projet.
Le fonctionnement des réservations
Les offres proposées se consultent sur internet (formation d’un bénévole à l’utilisation du site). Un code d’accès est délivré aux structures ou bénéficiaires (consultations des offres avec les bénéficiaires). Cela permet l’impression d’une contre-marque échangeable, sur le lieu culturel, contre un vrai billet.
La mise en place de l’action dans les structures se fait par un suivi individuel, collectif et des permanences de Culture du Cœur.
Outils de médiation
Sont proposés : un kit affichage, un jeu de médiation « par ici la sortie », des propositions de médiation, une formation « initiation à la médiation culturelle » (uniquement pour les professionnels pour l’instant mais projet de développer une formation pour les bénévoles), des rencontres interprofessionnelles (à l’échelle départementale).

Bilan :  311 personnes sont sorties à ce jour sur l’année 2009 avec les épiceries d’Ile-de-France.

L’estime de soi, DIALOGUES

Intervenantes : Stéphanie BOULOC, responsable de l’épicerie et Isabelle FONTAINE, Association ARBRE
L'association a été créée en 1995 avec l'idée de lutter contre l’exclusion par le « Dialogue ». Elle a commencé par distribuer des cafés chauds aux SDF. Puis est passée aux colis et à la distribution alimentaire. En 2004 a été créée une épicerie. A ce jour 250 familles utilisent l’épicerie, orientées par les assistants sociaux du secteur, pour 6 mois en fonction du lieu de résidence, des ressources et de la composition familiale. 
L'épicerie est aussi un relais d’information : elle n’a pas réponse à tout mais c’est un ensemble de petits plus, en complément de l’épicerie. 
L'appréhension de l’équilibre alimentaire avec les bénéficiaires se fait progressivement, ainsi que la gestion du budget.
Un atelier cuisine n'est pas possible (car l'épicerie est trop petite) mais on travaille autour de recettes, avec des discussions nombreuses. Des petits déjeuners équilibrés ont été mis en place avec un travail sur des jeux interactifs.
Comment devenir un consom'acteur ? Partenariat DIALOGUES - ARBRE
Nous avons le projet d’amener les fruits et légumes avec la mise en place d'un jardin solidaire.
Des ateliers font découvrir l'origine du produit, par exemple, pour l’olive : visite de l’oliveraie jusqu’à la fabrication de l’huile d’olive et participation à la mise en bouteille et à l’étiquetage. Il y a un travail sur la composition des produits qu'on achète, dans une perspective de développement durable, ainsi que la possibilité de fabriquer soi-même des produits (lessive, crème à récurer, crème de jour, démaquillant, gommage, par exemple à partir de l'huile d'olive).
L'objectif est de proposer une démarche dynamique aux bénéficiaires, de leur donner les moyens de devenir acteur, donner du sens, valoriser les compétences et les savoir-faire, développer les compétences psycho-sociales, permettre de se réapproprier l'environnement le plus proche.
 


Questionnements

Sont évoquées les difficultés pour mobiliser les bénéficiaires. Les ateliers ne sont pas obligatoires, mais il peut exister une charte d’engagement, pour un travail sur la responsabilisation (par exemple, s'engager à venir trois fois). Ce n’est pas la quantité des bénéficiaires qui viendront à l’atelier mais la qualité de l'atelier qui est important.
L’idée est d’emmener les publics vers l’extérieur. Pour insérer des personnes, il faut que l’épicerie soit insérée avec les différents partenaires sociaux. La mixité des acteurs est très riche pour le montage d’un projet. 
L’épicerie doit s’ancrer dans un territoire et dans ses spécificités, d’où la nécessité d’associer les partenaires et usagers à la création de l’épicerie, dans une démarche de projet.
L’épicerie sociale est un outil parmi d’autres qui met en lien. La mise en place d’un réseau au niveau des bénéficiaires permet de devenir plus fort.
Le processus qui mène à l’exclusion est un processus qui n’est pas figé et la réponse ne doit pas être figée non plus.

Photo : © Aymeric Warmé-Janville 2009 - Contact  - Tous droits réservés